Ma vie en bas débit
Après un mois et demi d’attente, je vais enfin mettre les mains dans le « cambouis ». Dans ma boîte à chaussures qu’est mon nouvel home sweet home, coincée entre 2 enfants en furie, des cartons et un mobilier total « rotin touch », difficile de trouver l’envie et l’énergie de fabriquer quoique ce soit de mes 10 doigts. Au placard la machine à coudre, de toute façon toutes les prises de l’appartement sont soit sursquattées pour notre usage quotidien ou inaccessibles pour cause de colonne… de cartons. Ensuite la table qui est utilisée pour les repas, l’est aussi pour les dessins de Céléné, les séances de pâte à modeler et accessoirement mon bureau bien que mes genoux soient aussi confortable. Bref, avec ma table multitâche qui fait honorablement 1,5X1 mètre difficile de coudre ou de couper le moindre carton pour l’encadrement. Du coup, ces dernières semaines, je me suis occupée comme j’ai pu. J’ai donc opté pour la lecture qui demande un minimum de place et j’ai réussi à me changer les idées grâce à quelques ouvrages pas forcément digne d’être concourisés mais en ces temps de moral en dent de scie, j’avoue que je suis bon public… J’ai donc jeté mon dévolu sur « les charmes discrets de la vie conjugale » de Douglas Kennedy et je dois dire que ce fut une bonne entrée en matière pour me rappeler qu’il ne faut pas encaisser les coups sans rien dire… Mais peut-être devrais-je le relire, les piqures de rappel peuvent être salutaires. Même si en même temps, j’ai du piquant dans ma vie ! J’ai poursuivi par « Ensemble c’est tout » d’Anna Gavalda sans savoir que le film allait sortir. Je me suis régalée à me réconforter en me disant que j’étais bien mieux loti avec un appart certes petit mais chauffé et au côté d’un mec qui ne parle pas comme un charetier puisque de toute façon comme pour toute période de stress, il est muet. Ca s’est gâté à la fin lorsque Camille Fauque sort un chequos de derrière les fagots qui permet de remettre à flot tout le monde et de réaliser le rêve de son mec en lui ouvrant un resto. Au même moment, mon budget qui fondait comme neige au soleil mettait dangereusement en péril mon projet de chambre d’hôte jusqu’à le desintégrer complètement alors là évidemment Anna et son happy end m’a gravement gonflé… Après je ne sais pas ce qu’il m’a pris plutôt que de lire un truc rigolo j’ai poursuivi par Mutilée de khady. Ce livre est terrible j’y ai même découvert l’infibulation. A gerber. Je dois surement tomber de la branche pour certaines mais je suis comme ça. Après ça, évidemment ma vie est devenue un long fleuve tranquille dont j’étais l’héroïne la plus heureuse du monde. En bonne Coxinelle qui se respecte, ces bonnes résolutions n’ont duré que le temps d’avaler un 4ème livre : God save la France par Stephen Clarke ou je me suis régalée de nos pratiques vues par un anglais. J’ai même fait la leçon à Monsieur Cox et j’ai vu mon retour à la vie professionnelle d’encore plus loin. Enfin là je m’égare, c’est un autre débat ! Et là je bloque sur 52 ou la seconde vie de Geneviève Brisac. J’ai persévéré jusqu’à la moitié mais je n’adhère pas. Obstinée comme je suis, je lis et relis les passages pour en venir à bout mais je suis au bord de l’écoeurement. Le début du livre est très racoleur à mon goût et finalement il ne va pas jusqu’au bout de ce qu’il laissait espérer. La construction sous forme de travelling aurait pû être chouette mais tout ça est plat et moi qui ne supporte pas de ne pas finir un livre. Je m’accroche mais là ça faich.. D’autant plus que derrière m’attend Une épouse presque parfaite… De Laurie Colwin. Je le sentais bien celui-là…
Malgré ma perseverance, j’ai du trouvé une autre activité. Je me suis donc remise au tricot qui ne mange pas non plus trop d’espace. J’ai fait ¾ de poncho pour Céléné et puis, plus de laine et impossible d’en trouver. Peut-être sur internet quand mon baromètre chance aura viré au beau. Du coup, je me suis rabattu sur une écharpe pour moi, ça demande pas de réflexion et je m’arrêterai quand j’aurai plus de matière. Au moins ça clos les sujets fâcheux.
Désormais, tout ce temps passé à faire semblant de s’occuper va bientôt être révolu. La maison n’attend plus que mon courage et surtout de l’huile de coude. Première étape : gratter une trentaine de mètre carré de gerflex d’une cinquante d’année. Gentiment, millimètre après millimètre. Un vrai défouloir. Evidemment, tout ça se fait à genou et franchement c’est plus de mon âge. Mais je l’aurai ma tomette qui est en dessous… Je l’aurai. Foi de coxinelle !